Millésime 2002

Grand Cru Sommeberg Domaine Zind Humbrecht

Présentation du millésime

2002 commença comme une année tout à fait normale, après ce que l’on peut bien appeler un « vrai hiver » avec son lot de neige et de gel. Le froid est toujours apprécié des vignerons, car il permet un bon hivernage de la vigne, améliore la structure du sol et surtout limite l’importance des maladies de la vigne. Le mauvais temps et la pluie s’installèrent au printemps, sans répit jusqu’à la fin août. A l’opposé de beaucoup d’autres régions viticoles françaises, l’Alsace n’a pas trop souffert des effets de la pluie. Cette pluviométrie, supérieure à la normale, portait plus à conséquence sur l’organisation du travail, surtout pour les vignerons labourant leurs sols et pratiquant une lutte biologique contre certaines maladies telles que le mildiou par exemple. La floraison eut lieu précocement, durant les premiers dix jours de juin. Les températures de juillet, malgré la pluie, furent favorables au bon développement végétatif de la vigne, ainsi que pour l’herbe et les plantes adventices ! D’août à septembre, les températures étaient souvent basses, expliquant certainement le niveau élevé d’acidité dans les vins de 2002. De la mi-septembre jusqu’aux vendanges, le temps changea radicalement, grâce à l’influence de vents de secteur nord, provoquant une météo ensoleillée et très sèche. Ce changement donna beaucoup d’espoirs aux vignerons d’Alsace.

Le style des vins du millésime 2002 est surprenant. Encore jamais n'avions nous eu l’occasion de récolter des raisins avec des niveaux d’acidité et de maturité aussi élevés en même temps. La très longue période de maturation a permis une parfaite maturation physiologique. Il ne fallait surtout pas commencer les vendanges trop tôt en 2002, mais à l’inverse, une viticulture conduisant à des rendements faibles pouvait assurer une parfaite maturité courant octobre. Le fait de laisser s’installer une végétation naturelle sur les sols avait aussi créé une concurrence avec la vigne, empêchant une dilution des raisins. Tous les vignobles présentaient un parfait état sanitaire jusqu’à la fin septembre. Le temps plus chaud d’octobre provoqua le développement de pourriture noble, surtout sur les cépages gewurztraminer et pinot-gris. Il fut donc possible de produire de superbes vendanges tardives et sélections de grains nobles.

Les vendanges commencèrent sur le Domaine le 1er octobre, pendant une période de 10 jours, à nouveau 2 jours mi-octobre et, pour finir avec les vignobles du Rangen et du Clos Jebsal à la fin octobre, sous un beau temps sec et ensoleillé. Les vins de 2002 sont puissants et racés, grâce à une acidité exceptionnelle. Les vins de ce millésime, plus que tout autre, auront besoin de temps de vieillissement et d’élevage en bouteille. Les rendements sur le Domaine sont faibles : 33.7hl/ha pour les vins de l’appellation Alsace et 21.3 hl/ha pour les vins issus de grands crus. Une grande majorité des vins de 2002 fermentèrent très lentement, souvent plus de 12 mois, engendrant des mises en bouteille plus tardives. Aucun des vins ne fut chaptalisé et tous nos vignobles sont conduits en biodynamie.

Une analyse rapide des millésimes depuis 1997 montre qu’il y a une progression régulière et constante des niveaux d’acidité, 1997 étant le millésime le moins acide et 2002 présentant les plus fortes acidités. Très souvent, une acidité élevée peut être la résultante d’un manque de maturité des raisins, mais ceci n’est nullement le cas en 2002. Il n’y pas non plus de cépage ayant plus particulièrement réussi. De façon générale, les vins de 2002 sont plus riches et possèdent donc des sucres résiduels plus importants que le millésime 2001.

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